En 1963, le nom est transformé pour devenir la société immobilière et de crédit de la Nouvelle-Calédonie (SICNC). La même année, le premier conseil d’administration approuve un montant de 30 millions de prêts pour la construction et l’amélioration de l’habitat. En sept ans, la population de Nouméa a connu alors une hausse spectaculaire de 57%, liée notamment au boom du nickel à la fin des années 60. Avec la demande grandissante, sept grands chantiers sont lancés en urgence : N’Géa, Tindu, Boutonnet, Rivière-Salée, Pierre-Lenquette, Saint-Quentin et Magenta pour plus de 2 500 logements.
Lorsque les logements sont livrés en 1975, le cours du nickel chute et de nombreuses familles quittent Nouméa, laissant les logements vides et la SICNC endettée. Dans les années 80, les logements accueillent de nouveaux locataires : des réfugiés français des Nouvelle-Hébrides, et des familles et gendarmes métropolitains exilés de la côte est et des Loyauté durant les tragiques « Evénements ». Au même moment, la loi bancaire N°84-46 interdit à un établissement financier d’exercer une autre activité représentant plus de 10% de sa raison principale. Les activités « crédit » et « immobilier » de la SICNC vont devoir être scindées.
Le 25 juillet 1988, un mois après les Accord de Matignon, la SICNC se sépare en deux : la branche crédit devient la Banque calédonienne d’investissement (BCI) et la branche immobilière devient la Société immobilière de Nouvelle-Calédonie (SIC). La SIC se recentre alors sur le logement locatif social et commence à regarder au-delà de Nouméa et du Grand Nouméa. Elle garde à l’esprit le caractère océanien de la Nouvelle-Calédonie pour éviter les « copier-coller » des modèles métropolitains. Mais la nouvelle SIC commence dans un contexte difficile : aucun chantier en cours depuis 1976 et aucune réserve foncière. Elle acquiert alors en 1989 son premier foncier sur les hauteurs de Magenta.
Lentement, la SIC s’affirme comme l’artisan principal d’une politique immobilière nouvelle, ambitieuse et imaginative. Elle se voit assigner deux objectifs : améliorer les conditions de vie des quelques 10 000 personnes hébergées dans l’ancien patrimoine et construire de nouveaux logements, en favorisant la mixité sociale. Au terme des années 1990, la SIC a lancé la construction de près de 5 000 nouveaux logements ainsi qu’une réhabilitation lourde de son ancien patrimoine. Au fil des programmes, la diversité s’installe.
Lors de l’assemblée plénière au centre culturel Tjibaou, les présidents des trois provinces, du gouvernement et le haut-commissaire sont réunis autour de la table, l’enjeu dépasse les frontières du sud et les clivages politiques. Ces états généraux préconisent alors une nécessaire évolution du dispositif de financement, l’instauration d’une aide à la personne qui permet aux ménages les plus modestes d’accéder au logement, la mise en place d’un prêt à taux zéro pour les familles candidates à l’accession à la propriété, et la maîtrise des coûts du foncier. Si toutes n’ont pas abouti, l’aide au logement restera la mesure-phare. Elle aura nécessité une loi du pays, trois délibérations du Congrès, deux arrêtés et quatre conventions entre la Nouvelle-Calédonie, chacune des provinces et le FSH.
Les Etats généraux du logement social ont également permis la création en 2006 de la Maison de l’Habitat, guichet unique des demandes de logement social en Province sud ainsi que celle de l’aide au logement territoriale en 2007.